LA FONTAINE RACINE dans l’Aisne - Les adresses de Marie-Do

La Fontaine et Racine réunis dans une même demeure.

Un fabuliste et un dramaturge pour un seul village !…

Histoire et Littérature : le 13 avril 1695, Jean de La Fontaine s’en alla « comme il était venu, mangeant le fonds avec le revenu »… Vraisemblablement plus cigale que fourmi, le célèbre fabuliste qui aimait parcourir les plateaux de l’Aisne où abondaient le corbeau, le renard, la perdrix, le héron ou le cerf qui accompagnaient le Maître des Eaux et Forêt au cours de ses tournées d’inspections. « Je me sers des animaux pour construire les Hommes »mentionnera-t-il sur son premier recueil de Fables dédiées au Dauphin.

Et c’est dans cette belle demeure d’hôtes de La Ferté-Milon, construite en 1565 par le gouverneur de la cité sur les remparts d’un château qui ne fût jamais achevé, que fut célébré le mariage de La Fontaine avec Marie Héricart dont les parents notables, habitaient la cité. Tandis que Jean Racine qui était enfant de chœur lors du mariage de La Fontaine en l’église toute proche, naquit dans la maison mitoyenne qui appartenait à sa grand-mère maternelle. Sans compter Corot et Utrillo qui posèrent leurs chevalets ici, dans cette ilot entre le ciel et l’Ourcq. Et puis, Alexandre Dumas qui naquit à 8 kms de là, à Villers-Cotterets. L’Aisne est véritablement une terre d’écrivains !…

Les Gens/Les Lieux : un jardin sauvage au pied d’une cour pavée qui s’en va mourir dans les ombres et lumières du canal. Derrière sa façade mangée de vigne-vierge, cette grande demeure, chargée d’histoire, a été découverte en 2019 par les parents de Geoffrey ( sa maman était fan d’Angélique, marquise des Anges…), enfant de Villers-Cotteret, , parti à Paris, puis revenu avec sa compagne au pays pour prendre les commandes d’un projet familial de maison d’hôtes en la demeure. Même le petit frère est de la partie !

Son beau hall d’entrée qui débouche sur le jardin entraîne le visiteur vers un grand salon douillet où les canapés beige se sont installées sur les tommettes d’autrefois, recouvertes d’un tapis fleuri, couleur pastel. Ici et là, des couronnes de fleurs et de branches.

Vivre et Dormir : un bel escalier dessert le premier étage où l’on découvre une Suite de deux chambres aux tonalités blanches, crème et grises, disposant chacune d’une salle d’eau indépendante. Parquet décapé, tissus en lin, mobilier début de siècle. Derrière la porte suivante, une chambre couleur bouton d’or à la vitalité

avivée par les motifs géométriques de ses coussins. Un tableau, hérité de l’ancienne « Ile aux Peintres », témoigne de l’ Ecole de peinture qui avait cours ici dans les années 90. La chambre est escortée d’un petit salon surelevé où s’est posée une table en marqueterie aux pieds galbés. La suivante décline les tons pastel d’une palette de peintres à partir du tableau d’un élève découvert au grenier. Il représente le canal dans les bleus de l’été. Au reflet de ses miroirs dorés et bleutés la dernière chambre de l’étage, hausse le ton en turquoise. Son décor est, lui aussi, parti d’un tableau de montagne abandonné par élève de l’ancien atelier de peinture que Geoffrey s’est promis de réhabiliter.

A l’étage supérieur, sur un chevalet, une jolie nature-morte découverte au grenier, une vieille radio avec tourne-disque, années 40, et puis, des valises de peintres en bois au salon d’une dernière chambre en soupente aux tonalités automnales.

Le + : des influences croisées d’artistes, d’écrivains et de voyageurs créent une atmosphère particulière en ces lieux. Même le vieux château inachevé où ne subsiste que la façade est digne d’un film fantastique par temps de brouillard. Avis aux cinéastes…