LE PETIT MANOIR 4 * à Sarlat en Dordogne

« Un château en ville », emblème du patrimoine sarladais, pieusement restauré…

LES GENS/LES LIEUX : Eric, le papa d’Aurélie qui m’a fait les honneurs de ce magnifique manoir du cœur historique de Sarlat est devenu au fil des années un vétéran de l’hôtellerie locale. En l ‘an 2.000, il avait commencé par le rachat d’un camping, puis le Plaza Madeleine en 2.019, exploité depuis lors par sa fille. La même année, coup de cœur pour l’ancien hôtel particulier de Sidrac dont la construction remonte à la fin du XVème siècle, déjà ouvert en restaurant depuis une dizaine d’années. Exit le restaurant, place à l’hôtel après deux ans et demi de travaux dans les règles de l’art. La cuisine a été transformée en salon, doté de mobilier XVIIIème face à un panoramique Au Fil de l’Eau.

On pénètre dans l’établissement après avoir franchi le portail de la tour, soutenu par deux corbeaux, rehaussé d’une inscription en latin ciselé dans une sculpture en ogive : « Que Dieu veille sur ton entrée et ta sortie »…

Et l’on découvre une jolie cour pavée de vieilles pierres dans laquelle s’est immiscée une piscine noire.

Vivre et Dormir : honneur à l’enfant de Sarlat avec la Chambre Etienne de La Boëtie aux tapisseries bleues-grises, habitée par un mobilier Directoire, posé sur un sol en pierres à cabochons d’époque. La chambre bénéficie d’une terrasse privative sur la cour d’honneur.

Tout en boiseries et lambris, la Suite Fénelon se fond dans une élégance de style Louis XVI avec sa tête de lit en bois sculpté et son parquet d’origine. Cheminée en marbre noir et boiseries aux tons de paille et de gris. Clin d’œil au passé : les toilettes ont vue sur les latrines d’époque. Cette chambre bénéficie, elle aussi, d’une terrasse privative.

Notre visite se poursuit au premier palier d’un bel escalier à vis par la Chambre Louis-Philippe qui admire ses tapisseries grenat et sa cheminée au marbre rouge et vert sapin au travers de son grand miroir doré, vieux de 200 ans. Un placard d’époque abrite quelques clichés fanés de Sarlat aux premiers temps de la photographie.

A l’étage supérieur où trône le portrait de Monsieur de la Capprade qui fut l’un des propriétaires des lieux le salon de repos distribue deux chambres. Beau travail d’ébénisterie pour celle dédiée à Marie-Louise d’Autriche Toujours une tapisserie, toujours du mobilier d’époque, toujours une cheminée, ici en marbre rose et un ciel de lit en voilage. Adjacente avec la Joséphine Baker, une suite spacieuse aux tonalités bleutées, imprégnée de l’esprit de cette femme admirable qui élut domicile en Dordogne où elle accueillit ses nombreux enfants au château des Milandes. Sa vue sur les bâtiments en ruine et friches de la rue de Venise lui confère un petit côté archéologie kmer…

Deux, trois marches avant de découvrir la chambre Colette où la vue s’envole par delà les toits de lauzes de Sarlat sur les « pechs » environnants. Plus intime, enveloppé de velours noir, habité par un mobilier Napoléon III violet ou noir, souligné de doré, posé sur une moquette sable. Tons de vert d’eau et moquette assortie pour la Chambre de l’Impératrice Eugénie, installée dans celle des anciens propriétaires, elle dispose d’un balcon privé.

L’escalier en bois cède la place à la pierre usée par les pas des siècles passés…Les dernières se sont établies sous les combles du vieux manoir. De l’ancien grenier, les pigeons ont été chassés pour laisser place à la Chambre de Mme de Pompadour, une Suite romantique en coloris rouge violine où trône une cheminée monumentale, tout comme celle de Jean-Jacques Rousseau avec vue au ras des toits de Sarlat, telle une cachette secrète entre poutres apparentes et cheminée en pierre du XVème siècle.

Le + : une salle des petits déjeuners aux tons de blés dans l’ancienne cuisine d’époque qui a conservé son foyer et ses boiseries. Derrière ses cages, un poulailler aux poules en céramique.