LE CHATEAU DE SIBRA en Ariège - Les adresses de Marie-Do

Un style néo-troubadour au cœur des Pyrénées-Cathares…

Les Gens/Les Lieux : Sybille, d’origine suisse avait coutume de passer ses vacances en Occitanie, chez des amis en Ariège. Tombée amoureuse de la région, elle se met en quête d’une petite maison. On lui signale un château à la vente : 15 hectares de parc, des dépendances… Sybille a été séduite d’emblée !

Le moins que l’on puisse dire est que cette ancienne maison-forte, remaniée au XIXème par Joseph et Pauline Villary de Fajac, possède une architecture particulière… On connaissait le style néo-classique. Voici le style néo-troubadour. Il avait tout pour plaire à cette architecte qui n’affectionne pas particulièrement le conventionnel. « Lier le passé au futur, ne pas en faire un musée », telle fut sa ligne directrice en entreprenant sa restauration afin de l’ouvrir aux hôtes de passage.

Vivre et Dormir : une fois la loggia franchie les hôtes se retrouvent dans le beau salon du rez de chaussée avec ses vastes canapés aux bandas à broderie graphique qui prennent leurs aises en vis-à-vis d’un piano à queue, hérité d’une grand-mère.

Au rez de chaussée, tout est fantastique, extravagant dans un foisonnement de styles et de couleurs où se s’entremêlent entre salon, fumoir et salle à manger, des sols en mosaïques, des azulejos, de magnifiques boiseries XVIIIème où Léonard de Vinci cohabite avec Jeanne d’Arc, le médiéval avec le design. Un panoramique fait le tour d’une pièce en empruntant le riche décor d’une tapisserie d’Aubusson, illustrée des portraits de la famille qui reconstruisit le château, édifié par Prosper Tétrel au XIXème siècle. Toujours du mobilier contemporain pour tempérer l’atmosphère…

Un relief de Saint-Hubert au pied de l’escalier qui dessert l’étage des chambres d’hôtes, est signé Virbent, le même artiste, à l’origine du décor des cheminées.

Autant la décoration du rez-de chaussée est foisonnante jusque dans les WC qu’il convient de visiter, autant celle des étages, même si elle s’appuie sur des matériaux anciens est épuré…

Sous son plafond toulousain et sur son parquet en chêne, La Suite du Fils embaume la cire. Papier peint marine et mobilier vintage. Carreaux de ciment bleus pour la chambre au lit drapé d’un kilt à spirale. Tapis berbère et cheminée turquoise. Bois blond, radiateur industriel cuivré pour la salle de bain contemporaine. Au second étage, un grand salon d’hôtes aux carreaux de ciment gris bleu est équipé d’un bureau de George Nelson. Une grande glace dorée renvoie le motif d’un papier peint aux médaillons médiévaux.

La Chambre de Madame, met en scène un lit à la japonaise, dans l’immense volume d’une chambre épurée qui s’est pourtant entichée d’un fauteuil néo-médiéval trouvé dans les lieux et recustomisé. La salle de bain s’est installée sous la vaste hauteur de l’ancienne chapelle.

Sur palier, un papier peint style reliure, couleur bambou.

La Chambre de Monsieur possède une cheminée en marbre rose accoquinée avec des chaises Eames. Baignoire à l’ancienne dans la salle de bain.
Au fond d’un couloir au marbre rouge des Montagnes Noires, on découvre, la Chambre des Armoires. Impressionnante avec tout un pan de mur en placards de bois révélant des armoires aux vastes profondeurs. La salle de bain, installée dans l’une d’entre elles donne une idée des dimensions !

Le papier-peint aux petites croix, le plus ancien retrouvé dans la demeure, révèle la délicatesse d’un dessin aux tonalités bleu indigo, tirant sur le violine.

Dernière chambre : La Salle d’Armes dans laquelle tous les lambris peints ont été restaurés. Très épurée, elle dispense une superbe vue sur les Pyrénées, d’une part, sur le grand lac au milieu du parc, d’autre part. Siège Paulin, assorti au tapis du sol. Effet d’optique sur le ravissant papier-peint du couloir qui semble dessiner des bancs de poissons, desservant dans la tour, une salle de bain à la blancheur virginale, éclairée de vitraux.

Le + : vous croyez avoir tout vu ?… Reste le parc planté de séquoïas, de cyprès des marais du Mississipi, de pins d’Espagne, d’un magnifique hêtre pleureur. Reste un container de transatlantiques reconverti en piscine, les dépendances, transformées en gîtes. C’est une autre métamorphose dont je vous parlerais ultérieurement…