LA VILLA AYRAULT dans les Deux-Sèvres - Les adresses de Marie-Do

François Ozon aurait pu y tourner « Potiche »…

Les Gens/les Lieux : il faut dire que dans les années 50, le père de Dany, l’actuelle propriétaire de la Villa, était un industriel prospère qui créa une briqueterie sur le domaine. Sa demeure –révolutionnaire- était à la fois sa maison de famille et la vitrine de son entreprise… 1.000m2 habitable ! Tout y est démesuré : depuis les pièces à vivre jusqu’aux plantes vertes, très en vogue à l’époque, qui colonisent la véranda épousant toute la longueur de la salle à manger. Derrière la baie vitrée, on aperçoit la piscine qui se prélasse en terrasse. Mr. Ayrault avait vu tout en grand ! D’emblée, le ton est donné avec le vaste hall au sol et murs en travertin, dégageant de belles perspectives sur les larges couloirs, le bel escalier et l’enfilade des pièces de réception.

Aux prémices du design, notre entrepreneur avait vu grand et pratique. Dans la mouvance des « Arts Ménagers » de l’époque qui remportaient un vif succès… A l’image du mobilier créé sur mesure et inspiré de Charlotte Perriand et de Le Corbusier. Portes coulissantes, portes de placard s’ouvrant d’un seul coup de hanche, cuirs démesurés et profonds, cheminée épousant tout un pan de mur, luminaires harmonica sur lequel se posent des oiseaux en plâtre ou encore, lustre en verre de Murano. Une commande électrique centralisée actionne, depuis la cuisine l’ouverture ou la fermeture des volets roulants dans toute la maison. Il y a même un plateau tournant conçu par un frère ingénieur pour satisfaire l’appétit d’une grande famille !…

Vivre et Dormir : les chambres ne dérogent pas à la règle. En total look fifties avec leurs lits aux mensurations innovantes : 2m/2m15 dans une époque où la norme était plutôt de 140 ! Ils sont recouverts de tissu volanté à grosses fleurs. Dans la salle de bain bleu ciel, briques et émaux émaillés noirs à reflet d’eau… Dans la « Chambre des Patrons », le lit est recouvert de tissu argent à effet de fourrure givrée, éclairé par un lustre champignon plissé. La salle d’eau est tapissée d’émaux, couleur rose corset. Le téléviseur date de 1958. Son ou image, il faut choisir ! Radio et électrophone en fonction. On est loin des box de la « Nouvelle Génération ».

Une chambre plus « nouvelle vague » rêve de Paris et de New-York autour d’un réfrigérateur à coca, couleur ketchup. Couettes de toutes les couleurs pour le « Vestiaire de l’Usine », adopté par les enfants, les bandes de jeunes ou les randonneurs pour son prix sympa.

Le + : « on peut aimer ou détester », comme disait le grand architecte Oscar Niemeyer qui contribua à la renommée architecturale de ces années là, « mais vous ne pourrez pas dire que vous avez vu quelque chose de semblable »… En tout cas, c’est la vérité en matière de maisons d’hôtes. Et, tout est très chouette !…