Ou l’histoire d’un patrimoine industriel magnifiquement réhabilité !…
Les Gens/Les Lieux : c’était une ancienne usine, bâtie dans les années 1860 par le Duc Lévis de Mirepoix. Elle ferma ses portes à la fin de la guerre. On y fabriquait des peignes en corne de bovins. Une tradition régionale dont il ne reste plus qu’une seule entreprise en Europe, à l’Aiguillon près de Lavelanet. Et, toujours en Ariège.
La salle des petits déjeuners garde le souvenir des fours qui chauffaient la corne pour la détendre avant de la sectionner et de la ciseler, d’où son côté industriel, pieusement préservé. Entre ses murs de pierres à vif, de longues planches tranchées dans le vif en guise de tables sont associées à d’autres plus contemporaines, éclairées par de grosses lampes métalliques.
En face, l’atelier où les biscayeurs recevaient la corne, coupaient le bout : un déchet revalorisé alors en paillettes et engrais naturel tandis que la partie la plus effilée était envoyée à Thiers pour la fabrication des manches des fameux couteaux ou bien, en local, chez Savignac, coutelier depuis 1750 à Foix, ou encore pour la confection de boutons.
A l’origine de la métamorphose de cet héritage patrimonial, abandonné pendant plus de quarante ans, un couple venu d’ailleurs… Christian était ingénieur aéronautique. Sandrine, d’abord dans le transport, s’était reconvertie dans l’agencement décoratif et la gestion de projets. A force d’accompagner les projets des autres, elle eut envie d’avoir le sien et d’y impliquer Christian. Pour ce faire Madame n’a pas hésité à passer son CAP de maçonnerie en bâti ancien ! Ce que femme veut…
L’idée d’une rénovation dans le respect du patrimoine, en réutilisant les matériaux du passé, en les détournant comme ces anciennes fenêtres devenues verrières intérieures, l’idée de mettre en scène en ayant l’impression que cela a toujours existé fut leur fil conducteur. 10 longues années furent nécessaires à l’aboutissement du projet. Le résultat est à la hauteur de leur rêve !
Vivre et Dormir : alors, on visite… En haut de l’atelier, tout en planche de récupération, une devanture vitrée, année 50, d’un hôtel de Mirepoix, voilée de rideaux en tissage de Lavelanet, débouche, côté village, sur une loggia en bois, face au château XIIIème de Léran, flanqué de sa tour de garde. Le lit a été positionné devant un pan de mur corail. Oreillers assortis et, à l’arrière, une salle d’eau à la fenêtre vitrée qui sert de glace.
Un escalier en bois de récupération dessert les chambres installées dans les anciens lieux de stockage. La Chambre Nature ouvre ses portes XVIII sur un univers intemporel avec ses enduits chaux et chanvre, son parquet en chêne sur lequel a été jeté un tapis en jute. Pan de mur de pierre d’un côté, recouvert d’une impression numérique au panoramique de bouleaux de l’autre. Un rocking-chair rose poudré recouvert d’une pelisse se balance. Un coin enfants en chêne a assemblé ses lits superposés en cordage de catamaran. Derrière des portes vitrées une salle de bain avec des blocs de granit posés sur un établi de menuisier.
Suit une petite chambre d’appoint aux tonalités vert prairie, ouverte en balcon sur la cour.
Une toile art naïf de Mady de la Girodière évoque le pog ( petite montagne) de Montségur dans la chambre du même nom. Boiseries blanches, pan de mur vert pistache, deux fauteuils à la tapisserie contemporaine y ont pris leurs aises, accompagnés par une salle d’eau à la vasque blanche déposée sur une console XVIII, face à un mur de palmes.
En rez de cour, on découvre Montbel ( du nom d’un lac du pays d’Olmes, haut-lieu du catharisme) aux tonalités émeraude/turquoise, plus contemporaine. Tête lit haute en planches de bois d’acacia.
La chambre Cathare, toute en harmonie d’or et de cuivre est magnifique ! Un miroir XVIII dans le jus de son âge, assorti à un meuble de la même époque, renvoie l’éclat d’un tapis jaune d’or. La salle de bain en travertin est à l’unisson avec son papier peint aux éventails déniché chez Leroy-Merlin.
Capacité de six personnes pour le Dortoir de l’Ours, réservé aux groupes et décoré avec le même souci du détail.
Au second étage, un Loft tourne autour de sa cuisine équipée au coin repas avec balcon. Atmosphère bleue, grise et bois, éclairée par une bassine-passoire à fromage blanc reconvertie en plafonnier dans la chambre parentale, séparée de celle d’un enfant par un claustra flottant en bois. Espace salon/bureau et loggia avec vue sur le château. Une adorable porte ancienne au gris-bleu fané dissimule la salle de bain.La senteur du bois, omniprésent, parfume tout l’établissement.
Les + : un espace Bien-Etre et séminaire dans l’ancienne maison du contremaître est desservi par un escalier d’époque, consolidé par des planches de menuisier et des cylindres en acier. Cabine à infra-rouge. Cabine de massage. Piscine intérieure chauffée.
Espace Pilates et yoga et lit pour séance de sophrologie
En face : La MAISON de TONINO
Ce gîte pour deux personnes, avec cuisine aménagée et petit salon, rend hommage à un ingénieur des Monuments Historiques de l’Académie Internationale de Rome dont c’était la maison. Il restaurait le patrimoine religieux de l’Ariège. Des statues de saint d’église la « Marylin » de Tonino qui était son livre de chevet, l’habitent encore…
Derrière la porte de l’Atelier, une céramiste propose des cours de poterie ( 25€ les 2 heures).
C’est sur sa grande terrasse en planches que nos hôtes proposent des apéros. En contrebas coule une rivière, la Touyre. Vue sur les deux façades XVème et XVIIIème du château.
Fiche Technique :
26 rue de la Tannerie
09600 Léran
Tel : 06 08 62 22 60
Chambres et Loft: 110€ pour 2 à 4 pers, pdj compris, accès piscine intérieure et 20 mes de séance lit sophrologie.
Chambre mirepoix: 90€, pdj , accès piscine et sophrologie compris
Espace Family de 6 couchages pour vélo ou randonneurs: 140€ la nuit, pdj compris
Gîte La Maison de Tonino: tarif sur demande
2 chambres accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Table d’hôtes alimentée par des produits en circuits courts et bio : 28€, apéritif et tisane compris. Hors vins.
Piscine intérieure. Spa.
Possibilités de séminaires.
Avec la complicité d’Ariège-Pyrénées Tourisme: www.ariegepyrenees.com