LA VILLA DU CEDRE à Honfleur dans le Calvados

Le réveil d’une belle endormie…

Les Gens/les Lieux : Olivier, architecte à Paris, Eric, dans la finance, venaient de signer chez le notaire un petit pied à terre, place Ste Catherine à Honfleur. En sortant de l’officine, l’agent immobilier leur signale une maison qui venait d’être mise à la vente. « On n’est pas des américains mais on adore visiter des maisons », lui répond Olivier. Ils visitent donc et là, coup de foudre immédiat ! Ni trop importante, ni trop petite… Tout simplement une ancienne demeure d’armateur aux belles proportions avec un jardin clos appartenant à des anglais qui l’avait délaissée et qui avaient décidé de s’en séparer avec l’arrivée du Brexit.

« Et maintenant qu’est-ce qu’on en fait ? »… Leur trottait dans la tête l’idée d’avoir à la retraite un petit hôtel. Alors, sans être vraiment à la retraite, ils ont sauté le pas, abattu des cloisons, redressé et restaurer de pied en cape la maison qui avait été détériorée. Ils ont créé quatre Suites et deux chambres. Et puis, une magnifique pièce à vivre magnifiée par un superbe panoramique « Toscane » de Paper Mint.

Vivre et Dormir : dès l’accueil, le ton est donné avec ce petit salon un tantinet exotique au fauteuil Emmanuelle, ses appliques dorées façon carapace de tortue, ses sièges Empire recouverts d’une tapisserie léopard face au bureau acquis lors du vente du Plaza Athénée. En face, la pièce à vivre… C’est ici que les hôtes prendront leur petit déjeuner sur la longue table auréolée d’un lustre nuage de chez Prolamp et encadrée de sièges velours assortis aux tons verts du papier peint, face à la grande verrière qui reçoit les lumières du jardin ou bien s’attarderont autour d’un petit zinc chiné dans le Perche.

Toujours au rez-de-chaussée, deux salons en enfilade. Les propriétaires ont essaimé dans chacune des pièces des tableaux d’artistes honfleurais. Ici, ils sont partis d’une réinterprétation du « Déjeuner sur l’Herbe » de Manet par Charlotte de Maupeaux en tonalités rose, groseille, noir et bleuté pour composer leur décor tournant autour d’une table en marbre ronde, réédition d’un meuble lyre des années 40 et de canapés au design d’aujourd’hui.

Un bel escalier en chêne dessert les étages desservant les chambres. Ils s’en approprient une. Pas toujours la même, ce qui leur permet de toutes les tester en s’amusant à dormir chez eux… Au premier, on découvre « Charlotte » ( pour Charlotte Cordet qui vécut au Havre mais aussi à Honfleur). Très lumineuse avec ses vues croisées sur le nouveau bassin et ses tonalités de vert d’eau et de bleu pastel accroché à ses rideaux de lin, à ses murs peints. Une ravissante esquisse d’Olivier enfant sur une plage, réalisée par sa maman à la façon d’une aquarelle de Marie Laurençin, accentue la poésie des lieux, déjà avivée par un papier peint à fleurs en tête de lit. Seul meuble récupéré dans la maison, une console dorée repeinte en vert olive.

A ses côtés, « Eugène » pour Eugène Boudin, la gloire des Impressionnistes et de Honfleur. Naturellement, de petites réinterprétations de l’artsite sont accrochées sur un mur tandis qu’en tête de lit l’image d’un nuage zoomée sur un tableau du maître invite au rêve en écho avec les tonalités de la pièce, depuis le linge jusqu’au tapis, en harmonie avec les ciels de Normandie. Pourtant, la pièce maîtresse de la chambre, c’est ce grand tableau d’une jeune fille aux fleurs, très diaphane à la manière de Winterhalter.

Et la petite « Gisèle » alors ?… Olivier et Eric ont donné à cette chambre le nom de leur chatte. Parquet blond et teinte écru.

Au second étage sous les toits, « Balthazar » du nom du premier maire de Honfleur s’épanouit dans la lumière, posée sur ses tommettes d’origine, redécouvertes sous trois épaisseurs de faux parquets et de linoleum. Peinture bleu nuit assorti au papier peint aux éventails, années 40. Deux petits bancs, couleur moutarde et style Dagobert, en pied de lit. Aménagée comme un petit appartement, la Suite dispose d’une kitchenette et d’une petite salle de bain marbrée blanche.

En face, « Luce » prénom de la maman d’Olivier, dispose, elle, d’une salle d’eau plus spacieuse en travertin et s’endort dans des tendresses de gris et de rose poudré. Fauteuil exotique et petit bow-window avec coin bureau pour écrire tout en observant le ballet des bateaux sur l’estuaire. Le soir, c’est encore plus féérique…

Et puis « Blanche », tout simplement parce que c’était sa couleur d’origine, aménagée face à un pan de nuage gris, mise en scène avec une salle de bain noire à l’arrière du lit. Et, toujours un petit bureau bow-window. Une mezzanine y accueille un salon-bibliothèque.

Le + : le jardin avec sa piscine sur une restanque, escortée d’un pavillon japonisant noir charbon. On s’y prélasse au calme, même au plus fort de l’été.